Examens complémentaires

en urologie-néphrologie

Sommaire : Examens biologiques (sanguins, urinaires)
Examens radiologiques (AUSP arbre urinaire sans préparation, Échographie, Scanner/IRM, UIV urographie intraveineuse, UCRM urétro-cystographie rétrograde mictionnelle, UPR urétéro-pyélographie rétrograde, artériographie)
Examens endoscopiques (Cystoscopie, Urétéroscopie)
Examens uro-dynamiques (Cystomanométrie, Débitmétrie)
Scintigraphie rénale
Ponction biopsique (Rénale, Prostatique)

Auteur : Kinga
(promotion 2002-2005)

Document déposé Janvier 2004

1.      Examens biologiques

a.      Examens sanguins

Ø    Na (sodium), K (potassium), Cl (chlore), RA (réserve alcaline), pH, protides

Ø    Magnésium, phosphates, sulfate

Ø    Urée (= déchet du résultat du métabolisme des protides) : renseigne sur la fonction rénale. Norme : de 0,2 à 0,4g/l. Au-dessus de 0,8g/l, il y a une insuffisance rénale certaine.

Ø    Créatinine, acide urique (rencontré dans néphrite), phosphore

Ø    Calcium + phosphore : bilan pour lithiases : prise de sang + prélèvements d’urine sur 3 jours consécutifs.

Ø    Electrophorèse des protéines, phosphatases acides

Ø    Tartrate labile, testostérone, TSA (bilan d’extension)

b.     Examens urinaires

Ø    Cytobactériologie urinaire (ECBU) : recherche de germe dans les urines

Ø    Recherche protéinurie : BU : systématique en médecine du travail car c’est le 1er signe de néphropathie ; si elle est positive : protéinurie sur 24 heures. Rôle d’information auprès du patient.

Ø     Iono urinaire soit sur un échantillon mais le + souvent sur 24 heures avec un ionogramme  sanguin en parallèle

Ø     Leucocytes et nitrites dans les urines (BU : si positive : infection urinaire) : culture au labo pour identifier le germe

Ø     Frottis urinaire : bilan d’extension ; prélèvement de 20cc d’urines sur 3 jours consécutifs.

2.    Examens radiologiques

a.      AUSP (arbre urinaire sans préparation)

Ø     Cliché de face réalisé en décubitus dorsal. Il permet de visualiser tout l’arbre urinaire et le contour des reins car il couvre tout l’abdomen (de la 10ème côte jusqu’au pôle inférieur de la symphyse pubienne)

Ø     Permet également de vérifier le bon positionnement d’une sonde allant du rein à la vessie.

Ø     Souvent fait en cas de lithiase, cet examen est le 1er temps d’une UIV.

Ø     Examen réalisé vessie vide.

Ø     Rôle IDE : informer le patient, penser au bon de radio

b.     Echographie

Ø     Faisceau d’ultrasons transmis au travers d’une sonde. Indolore, sans danger, il dure environ 15 minutes.

Ø     Echographie rénale 

        permet:de visualiser la taille du rein

        tumeur éventuelle (si diamètre > 1 cm)

        dilatation des voies excrétrices

        éventuels calculs

        patient à jeun depuis plusieurs heures (sauf urgence) et allongé sur le côté

Ø     Echographie de vessie :

        vessie pleine

        permet de mieux visualiser la muqueuse vésicale pour détecter une éventuelle tumeur

        permet de mesurer le résidu vésical après miction

Ø     Echographie de prostate

        peut se faire par voie suspubienne en même tps que l’écho de vessie

        se fait surtout par voie endorectale

        permet de mesurer la taille de la prostate

        permet de voir si présence d’adénome (grosseur, consistance)

        aide à la réalisation d’une biopsie de prostate

        prépa : 1 Normacol le matin de l’examen

        rôle IDE : info au patient et surveillance efficacité Normacol

c.      Scanner/IRM

Ø     Scanner : avec ou sans injection de produit de contraste. Le patient est à jeun. Prépa si allergie à l’iode en cas d’injection de produit de contraste.

Ø     IRM : pas d’injection de produit de contraste. L’IRM ne peut pas être réalisée si le patient est porteur d’un pace-maker, s’il est agité et s’il est claustrophobe. L’IRM dure de 45 min à 1 heure et il ne faut pas bouger.

d.     UIV (urographie intraveineuse)

v    C’est un des examens de base en uro-néphro. Donne des infos sur l’anat-physio rénale, la morphologie et les fonctions de l’arbre urinaire.

v    Injection de produit de contraste en IV, filtration au niveau du rein et élimination par les voies excrétrices.

v    C’est le temps zéro d’un AUSP.

v    Clichés radiologiques à 1 min, 3 min, …

v    Souvent, clichés permictionnels et possibilité de clichés tardifs (3 heures après l’examen) : info au patient

v    Indications : lithiase, cancer du rein, HTA liée à une malformation rénale, tuberculose, syndrome abdominal douloureux.

v    Contre-indiquée chez la femme enceinte.

v    Le patient est à jeun. Une préparation intestinale est nécessaire pour la qualité des clichés : 1 Normacol la veille et le matin de l’examen, sachet de Polykaraya, régime sans résidus 3 jours avant l’exam. , Clean prep

v    Rôle d’info : par rapport à la durée (1 heure avec éventuels clichés retard), à la préparation intestinale (qui doit être sérieuse). Surveillance de la miction au retour de l’examen.

v    Chez le diabétique et l’insuffisant rénal, risque d’insuffisance rénale aiguë : on fait une expansion volémique : perfusion avant et après l’examen pour hydrater le patient (pour une meilleure filtration rénale). Se fait sur prescription médicale (protocoles de service)

e.      UCRM (urétro-cystographie rétrograde mictionnelle)

§         Etude du bas appareil urinaire (urètre, vessie) après remplissage de la vessie par injection de produit opaque ; sonde vésicale et injection de produit de contraste dans la sonde (sonde clampée) ; clichés ; enlever la sonde ; faire uriner le patient ; clichés post-mictionnels.

§         Permet de visualiser une tumeur de vessie, une sténose urétrale et un reflux vésico-urétral (dû à une mauvaise implantation de l’urètre et souvent lié à des malformations congénitales et qui entraîne des infections urinaires à répétition)

§         Se fait sur des urines stériles (cytobactériologie systématique sur prescription médicale avant l’exam.) , à la radiologie

§         Contre-indiqué si grossesse

§         Rôle IDE (par rapport à info au patient) : voir ce qui lui a été dit et réajuster s’il y a lieu + surveillance du risque infectieux post-op (dire au patient qu’il doit continuer de prendre sa température chez lui)

f.      UPR (urétéro-pyélographie rétrograde)

q       Examen réalisé au bloc sous AG (anesthésie générale) en complément de l’UIV (si insuffisante ou douteuse) si rein sécrète insuffisamment

q       Permet de visualiser l’uretère, les voies excrétrices et les cavités rénales.

q       Sonde introduite dans uretère puis injection de produit de contraste dans la partie inférieure de l’uretère : opacification jusqu’aux cavités rénales

g.      Artériographie

o       Opacification du rein par voie artérielle : permet de visualiser l’artère rénale et ses branches de division.

o       Même procédé que pour coronarographie.

o       Se fait si suspicion occlusion artère rénale (sténose)

o       Malade à jeun ; bilan (coag, bilan rénal, carte de groupe sanguin), prémédication

o       Ponction artère fémorale et remonter jusqu’à artère rénale

o       Post-exam : patient couché pendant 12 heures. Surveillance du point de ponction (risque hémorragique), pansement compressif (à enlever le lendemain sur prescription médicale). Surveillance des paramètres (risque de collapsus) et des risques de complication (ischémie des MI : surveillance du pouls pédieux)

3.    Examens endoscopiques

a.      Cystoscopie

v     Introduction d’un endoscope par voie naturelle, au niveau de l’urètre puis dans la vessie.

v     Permet de visualiser :

o       l’intérieur des voies urinaires

o       la paroi vésicale

o       l’aspect de la vessie

o       les orifices urétéraux

o       éventuelles lésions au niveau de la muqueuse vésicale et de les traiter

v     Asepsie rigoureuse, urines stériles donc petite toilette soigneuse

v     Anesthésie locale chez l’homme et aucune anesthésie chez la femme

v     Se fait en consultation externe

v     Malade en position gynécologique

v     Il est possible de réaliser une biopsie et la coagulation de certaines lésions

v     Rôle :

o       info et accompagnement au patient

o       surveillance du risque infectieux post-op

o       CBU avant examen

o       flash d’antibiotique

b.     Urétéroscopie

q       Au bloc sous AG

q       Monter endoscope jusqu’aux uretères

q       Permet d’enlever certaines lithiases et de visualiser les voies urinaires ou de remonter le calcul jusque dans les cavités rénales où il est cassé

q       Préparation liée à l’anesthésie et au départ au bloc

o       champ opératoire ; rasage en bermuda

o       pose d’une sonde en double J

4.    Examens uro-dynamiques

Ils apprécient la fonction du muscle vésical et du sphincter vésical et permettent d’analyser le retentissement d’un obstacle (adénome de prostate) cervico-prostatique.

a.      Cystomanométrie

Ø     Mesure les différences de pression régnant au niveau vésical lorsqu’il y a remplissage de la vessie

Ø     Etudie si problème d’incontinence ou si troubles mictionnels

Ø     Possible dans le cadre d’une consultation

Ø     Rôle IDE : assister l’opérateur et faire une petite toilette rigoureuse

b.     Débitmétrie

Ø    Se fait dans le service

Ø    Systématique si suspicion adénome prostatique

Ø    Volume urine par unité de temps

Ø    Faire boire le patient qui garde ses urines jusqu’à avoir envie d’uriner. Il doit uriner dans l’appareil qui va mesurer la quantité d’urine émise par unité de temps

Ø    Cet examen permet donc d’apprécier la qualité mictionnelle

5.    Scintigraphie rénale

        Injection d’un produit radioactif qui va se fixer électivement sur les cellules du rein : la fixation et l’élimination du produit vont être suivies par une caméra.

        Parfois sous traitement pour voir s’il y a une modification au niveau de la fixation et de l’élimination

        Patient à jeun

        Rôle IDE : rendez-vous ambulance

6.    Ponction biopsie rénale

v     Se fait en néphrologie pour :

§         porter un diagnostic précis d’une néphropathie

§         porter le pronostic de la maladie

§         insuffisance rénale dont on ignore la cause

§         syndrome néphrotique

v     Nécessite une hospitalisation de 24 à 48 heures

v     Se fait par voie percutanée : ponction d’un petit bout de parenchyme rénal avec une aiguille de biopsie

v     Se fait à la radiologie sous échographie sous anesthésie locale

v     Prémédication par voie orale

v     Patient allongé sur le ventre avec un coussin sous l’estomac

v     Asepsie maximum : lavage chirurgical des mains et habillage stérile

v     Rôle IDE :

o       prépa avant examen

o       info au patient

o       dossier de bloc (groupe sanguin ++ car risque hémorragique)

o       constantes de base

o       prémédication

v     Après l’examen :

o       patient couché pendant 48 heures

§         pansement compressif pour éviter hématome périnéal (rein richement vascularisé)

§         prévention douleur

§         surveillance liée au risque hémorragique : constantes, douleur, pansement, présence d’hématurie (normale au début)

§         faire boire le patient +++ pour éviter la formation de caillot au niveau du rein

§         surveillance risque infectieux

§         absence d’activités violentes pendant 15 jours

7.    Biopsie de prostate

Ø      Utile et nécessaire dans le cas d’un nodule prostatique suspect de cancer

Ø      Réalisée par voie transrectale : prélèvement d’un morceau de tissu prostatique à travers la paroi du rectum

Ø      Anesthésie locale en principe (mais pas toujours)

Ø      Se fait au bloc opératoire

Ø      Décubitus dorsal, position gynécologique

Ø      Rectum vide : 1 Normacol la veille et le matin de l’examen

Ø      Systématiquement, antibiothérapie prophylactique car risque de prostatite ou autre infection.

Ø      Risque hémorragique +++ : bilan de coag pré-op

Ø      Risque de rétention urinaire (+ rare)

Ø      Nécessite hospitalisation de 48 heures

Ø      En post-op :

o       surveillance +++ des saignements

o       dire au patient qu’il nous signale toute présence éventuelle de caillots lors des selles

o       hématurie possible

o       surveillance de la température, des frissons, par rapport au risque infectieux

o       ne pas prendre la température au niveau rectal pendant au moins 4 jours

o       diurèse : surveillance des  2 ou 3 premières mictions suivant l’examen pour repérer éventuelle rétention d’urine

entrée du site