SÉMIOLOGIE PSYCHIATRIQUE
INTRODUCTION AUX PSYCHOSES

Auteur : Mini-Pouce
(promotion 2002-2005)

Cours 2003
Document déposé Mars 2004

Généralités

 Psychose= terme générique recouvrant principalement : 

Psychose

Symptomatologie majeure

Étiologies

Psychogenèse

A chaque stade du développement, l'individu se défend, s'adapte à l'aide de moyens adaptés et inconscients (les mécanismes de défense) de la confrontation à une réalité trop dure (réalité interne : conflit intra psychique et externe comme confrontation à des situations externes provoquant des tensions). Il s'agit des activités du Moi destinées à protéger le sujet contre les tensions internes nées de pulsions contradictoires ou conflictuelles.

Les traits de personnalité comme les symptômes qui signalent les failles d'une structure sont le résultat de fixation à des stades précoces du développement psycho-affectif qui n'ont pu être entièrement et correctement dépassés.
S'il existe un conflit entre un désir et tout ce qui peut s'opposer à sa réalisation, le sujet régresse jusqu'au niveau de ses fixations.
Les fixations s'opèrent au stade même où s'est constituée l'altération de la maturation psycho-biologique (exemple : stade oral et/ou phallique chez l'hystérique, stade anal chez l'obsessionnel)

Chez le névrotique : développement banal jusqu'au conflit oedipien, partiellement résolu. S'en suit une régression et une fixation du Moi peu organisé.
L'angoisse est de castration, de faute / culpabilité. Elle peut être convertie (névrose hystérique), refoulée (dépression de l'humeur et de l'élan vital), projetée (phobie) ou déplacée (névrose obsessionnelle).

Chez le psychotique : les interactions essentielles se situent durant la période très précoce du développement où le Moi n'est pas encore individualisé, où le Soi n'est pas encore différencié du Non-soi, période d'expérience fusionnelle avec la mère. Les limites intérieures/extérieures ne sont pas établies et l'objet n'existe pas pour lui-même mais comme pourvoyeur de satisfaction de ses besoins : l'objet est bon s'il donne satisfaction mais il est mauvais s'il ne répond pas aux besoins.
N'étant pas différencié de l'autre mais vivant dans la symbiose, le psychotique vit la séparation, l'éloignement comme un arrachement ou un éclatement au sens propre.
N'ayant pas ou très partiellement accès au conflit oedipien et donc à la génitalité (stade phallique), le psychotique est resté à des stades prégénitaux archaïques. Cette fixation ne permet pas la différenciation d'avec l'autre, ni la triangulation de la relation née du conflit oedipien : il y a forclusion du nom du père, et absence d'accès à la symbolisation. L'individu demeure dans une vision manichéenne du monde : un objet (et lui-même) n'est que bon ou que mauvais.
L'angoisse est de morcellement, de déréalisation.
Les mécanismes de défense les + développés sont :

Les mécanismes de défense sont utilisés de façon trop intensive et peuvent être dépassés, ce qui nuit à son contact avec la réalité. C'est alors qu'éclate dans le Moi l'angoisse de morcellement avec une perte du sentiment des limites intérieures/extérieures et surtout un sentiment de dépersonnalisation.
Dépersonnalisation= trouble de la conscience au cours duquel le sujet éprouve l'impression d'une transformation de sa personnalité qu'il ne reconnaît plus et d'une modification corporelle

Les états limites concernent une entité localisée entre la psychose et la névrose.
Le Moi passe assez bien les frustrations du premier age, mais il rencontre avant l'œdipe un traumatisme psycho-affectif trop important (ex.:tentative de séduction sexuelle d'un adulte), nécessitant un accès au niveau symbolique pour sa résolution. L'émoi pulsionnel vécu par le Moi trop inorganisé dépasse ses mécanismes de défense et d'adaptation. L'enfant entre alors dans une  pseudo-latence, avec une brèche dans la personnalité qui deviendra parlante dès l'adolescence.
L'angoisse est celle de la perte d'objet avec deuil impossible. L'état limite se défend en permanence contre la dépression (mais aussi contre l'éclatement), par les mécanismes suivant :

Chez le pervers, il y a plutôt un refus, un rejet de la triangulation lors de l'œdipe (forclusion du nom du père) : il veut montrer que la loi est défaillante.
Du point de vue libidinal, l'unification des pulsions partielles autour de la génitalité (à l'adolescence) n'a pas lieu. Le Moi se fixe sur les pulsions partielles et sur un "objet" représentant autrui, avec dénégation de son existence propre. La perversion réside dans l'objectalisation d'autrui, avec désir de destruction : il y a une jouissance univoque à faire souffrir l'autre.

Chez le psychopathe, l'injonction  à la Loi n'a pas été associée à l'équité ni à l'affection (enfance carencée affectivement).
D'où l'apparente insensibilité qui permet la décharge pulsionnelle (les actes violents) impulsive face aux frustrations. La personne redoute d'être abandonnée (chantage, violence), idéalise chaque nouvelle rencontre, renouvelle très vite ses amitiés, dépend souvent d'une famille tolérante, sans ressentir de réelles attaches.

Sociogenèse

Autre approche des psychoses. : la psychose constituerait une maladie familiale dont le psychotique serait le symptôme, le porte-parole. Cela exige l'analyse des interactions familiales. Exemple du " double lien " : énoncé par la mère de manière répétitive à son enfant de messages contradictoires dont l'un est dans le même temps la négation de l'autre. Exemple : " tu es un monstre, maman seule peut t'aimer ", "soit naturel", ...

Les patients ont été soumis dans leur famille à des efforts en grande partie inconscients visant en particulier à les rendre fous. Ces conceptions vont plus dans le sens d'une approche familiale systémique (dynamique familiale globale)

Organogenèse

Approche neurochimique : dysfonctionnement au niveau des neurotransmetteurs (substance qui permet la transmission de l'influx au niveau des synapses)

Mais les modifications neurochimiques et neuro-anatomiques ne peuvent-elles pas être en lien avec des influences psychosociales ?

Les délires

 = expression des troubles du patient psychotique, mode d'expression privilégié des psychoses.

Définition

Idée délirante (distincte de l'erreur de jugement ou de l'idée fausse)
Elle est une conviction plus ou moins absolue, inaccessible à la critique et à la démonstration ; elle est une évidence interne. 

Croyance irréductible et inébranlable à une conception fausse de la réalité. Conviction absolue inaccessible au raisonnement et à la critique.

Les éléments à considérer dans les délires

La structure

La thématique

 = contenu de l'expression délirante : délire mono ou pluri-thématique. Les différents thèmes :

Les mécanismes

Évolution du délire

Organisation

2 types de délire : 

Adhésion du sujet

Capacité ou incapacité du sujet à mettre de la distance par rapport à son vécu délirant. Est-il capable de critiquer son délire ? Y a-t-il évolution dans l'adhésion du sujet à son délire ?

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