L’ISOLEMENT EN PSYCHIATRIE
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Auteur : Mini-Pouce Cours 2003 |
= mesure thérapeutique dont le but est de soustraire l’individu à son milieu de vie habituel.
v L’isolement et sa pratique doivent avoir des indications médicales et répondre à des exigences cliniques et thérapeutiques.
v L’isolement doit bénéficier de procédures explicites énoncées quel que soit l’état psychologique du patient en présence de l’équipe responsable de l’accompagnement de celui-ci tout au long de cette période. Cette formalisation dans un ordre symbolique par la présence d’un écrit et la loi qu’elle représente permet d’échapper à un ordre arbitraire qui existe en l’absence de règles.
Ø 1960 (circulaire) : différencier la chambre d’isolement de la cellule
Ø loi du 27 juin 1990 : le patient doit être informé de ses doits sauf si restrictions thérapeutiques justifiées auprès du procureur de la République
Ø circulaire de 1993 : les malades hospitalisés en psychiatrie doivent l’être avec leur consentement (mais dans la réalité c’est impossible). Conseille d’envisager la sortie et la réinsertion de la personne.
v Fonction contenante de l’isolement
Ø contenance par rapport à des règles, à des lois
Ø contenance par des limites physiques qu’elle leur impose
Ø contenance psychique en signifiant la différenciation de l’autre
v actes auto-agressifs
v dangerosité
v états d’agitation psychomotrice
v états de confusion, désorientation
v non-respect du contrat de soin ou dérogation dans son traitement
v phénomène d’agressivité (verbale, gestuelle)
v phénomène de dissociation et de destruction de la personnalité
v refus des soins
v risque de fugues
v risque suicidaire
v Prévention d’une violence imminente du patient envers lui-même ou autrui alors que les autres moyens de contrôle sont inefficaces ou inadaptés
v Prévention d’un risque de rupture thérapeutique alors que l’état de santé impose des soins
v En vue d’une diminution des stimulations perçues (exemple : hallucinations)
v Thérapie comportementale
v Utilisation à la demande du patient
v à titre de punition
v pour le confort de l’équipe soignante, pour diminuer son anxiété
v isolement lié à un manque de personnel
Ø affections organiques non stabilisées
Ø troubles métaboliques
Ø atteintes neurologiques
Ø atteintes orthopédiques
Ø emprise effective de drogue
Ø surdosage de médicament(s)
PREALABLE A L’ISOLEMENT
F Évaluer en équipe le risque suicidaire
F Évaluer en équipe le risque de confusion
F Évaluer en équipe le risque métabolique
F Évaluer en équipe le risque lié au traitement médicamenteux
F Vérifier la chambre : état ? ménage ? température ?…
F S’assurer de la prescription médicale
F Veiller à l’hydratation du patient
F Mettre le patient en pyjama
F Retirer les objets dangereux
PENDANT L’ISOLEMENT
F Surveillance biologique, physique et psychique au moins bi-quotidienne
F Prendre en compte les soins de nursing
F Prendre en compte l’hygiène de la chambre
F Compliance dans l’administration du traitement
F Rythme de surveillance : d’abord intensive (toutes les demi-heures) mais attention quand même à l’excès de surveillance
F Durée de l’isolement : prescrit pour 24 heures renouvelables
F Informer la famille :
o changement de condition : HDT, HO
o conditions des visites
o soins
F Si contention physique, vérifier la prescription médicale et surveiller les points d’attache
La sortie se fait quand il y a diminution des troubles : prendre en compte le vécu du patient et restituer l’isolement dans la prise en charge thérapeutique.
v Sur le patient :
Ø risque suicidaire
Ø décharges motrices
Ø augmentation de l’angoisse
Ø risques liés à la privation de liberté (sentiment de « nullité »)
v Sur l’équipe soignante :
Ø problème de cohérence dans l’équipe
Ø contre-transfert négatif (en parler)
Ø phénomène d’identification au malade vu comme une victime
v Sur les autres patients : réactions variées
Ø opposition
Ø rassurant
Ø calmant (peur d’y aller)
Ø inquiétude
Ø multiplication des demandes
Ø incompétence des soignants