L’ISOLEMENT EN PSYCHIATRIE

Auteur : Mini-Pouce
(promotion 2002-2005)

Cours 2003
Document déposé Mars 2004

 

    = mesure thérapeutique dont le but est de soustraire l’individu à son milieu de vie habituel.

 

v     L’isolement et sa pratique doivent avoir des indications médicales et répondre à des exigences cliniques et thérapeutiques.

 

v     L’isolement doit bénéficier de procédures explicites énoncées quel que soit l’état psychologique du patient en présence de l’équipe responsable de l’accompagnement de celui-ci tout au long de cette période. Cette formalisation dans un ordre symbolique par la présence d’un écrit et la loi qu’elle représente permet d’échapper à un ordre arbitraire qui existe en l’absence de règles.

 

Ø      1960 (circulaire) : différencier la chambre d’isolement de la cellule

Ø      loi du 27 juin 1990 : le patient doit être informé de ses doits sauf si restrictions thérapeutiques justifiées auprès du procureur de la République

Ø      circulaire de 1993 : les malades hospitalisés en psychiatrie doivent l’être avec leur consentement (mais dans la réalité c’est impossible). Conseille d’envisager la sortie et la réinsertion de la personne.

 

v     Fonction contenante de l’isolement

Ø      contenance par rapport à des règles, à des lois

Ø      contenance par des limites physiques qu’elle leur impose

Ø      contenance psychique en signifiant la différenciation de l’autre

 

CIRCONSTANCES JUSTIFIANT LA PRATIQUE DE L’ISOLEMENT

v     actes auto-agressifs

v     dangerosité

v     états d’agitation psychomotrice

v     états de confusion, désorientation

v     non-respect du contrat de soin ou dérogation dans son traitement

v     phénomène d’agressivité (verbale, gestuelle)

v     phénomène de dissociation et de destruction de la personnalité

v     refus des soins

v     risque de fugues

v     risque suicidaire

 

INDICATIONS

v     Prévention d’une violence imminente du patient envers lui-même ou autrui alors que les autres moyens de contrôle sont inefficaces ou inadaptés

v     Prévention d’un risque de rupture thérapeutique alors que l’état de santé impose des soins

v     En vue d’une diminution des stimulations perçues (exemple : hallucinations)

v     Thérapie comportementale

v     Utilisation à la demande du patient

 

UTILISATION NON THERAPEUTIQUE

v     à titre de punition

v     pour le confort de l’équipe soignante, pour diminuer son anxiété

v     isolement lié à un manque de personnel

 

CONTRE-INDICATIONS SOMATIQUES

Ø      affections organiques non stabilisées

Ø      troubles métaboliques

Ø      atteintes neurologiques

Ø      atteintes orthopédiques

Ø      emprise effective de drogue

Ø      surdosage de médicament(s)

 

SURVEILLANCE INFIRMIERE

    PREALABLE A L’ISOLEMENT

F     Évaluer en équipe le risque suicidaire

F     Évaluer en équipe le risque de confusion

F     Évaluer en équipe le risque métabolique

F     Évaluer en équipe le risque lié au traitement médicamenteux

F     Vérifier la chambre : état ? ménage ? température ?…

F     S’assurer de la prescription médicale

F     Veiller à l’hydratation du patient

F     Mettre le patient en pyjama

F     Retirer les objets dangereux

 

    PENDANT L’ISOLEMENT

F     Surveillance biologique, physique et psychique au moins bi-quotidienne

F     Prendre en compte les soins de nursing

F     Prendre en compte l’hygiène de la chambre

F     Compliance dans l’administration du traitement

F     Rythme de surveillance : d’abord intensive (toutes les demi-heures) mais attention quand même à l’excès de surveillance

 

F     Durée de l’isolement : prescrit pour 24 heures renouvelables

F     Informer la famille :

o       changement de condition : HDT, HO

o       conditions des visites

o       soins

F     Si contention physique, vérifier la prescription médicale et surveiller les points d’attache

 

        La sortie se fait quand il y a diminution des troubles : prendre en compte le vécu du patient et restituer l’isolement dans la prise en charge thérapeutique.

 

QUELQUES RISQUES DE L’ISOLEMENT

v     Sur le patient :

Ø      risque suicidaire

Ø      décharges motrices

Ø      augmentation de l’angoisse

Ø      risques liés à la privation de liberté (sentiment de « nullité »)

v     Sur l’équipe soignante :

Ø      problème de cohérence dans l’équipe

Ø      contre-transfert négatif (en parler)

Ø      phénomène d’identification au malade vu comme une victime

v     Sur les autres patients : réactions variées

Ø      opposition

Ø      rassurant

Ø      calmant (peur d’y aller)

Ø      inquiétude

Ø      multiplication des demandes

Ø      incompétence des soignants

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