Source : cours 2003 Saisie : Il-Pleut Document déposé Novembre 2004 |
Plan Alzheimer 2004-2007 : 10 mesures pour améliorer la reconnaissance, le dépistage précoce et la prise en charge, dont la création de 13.000 à 15.500 places en petites unités de vie... pour 2007.
La démence représente un problème de santé publique et touche 5% des plus de 65 ans (20% des plus de 85 ans).
C'est très dur à vivre pour le malade, qui perd son autonomie, mais surtout son histoire, son identité, sa personnalité. Le patient qui vit ces deuils de lui-même peut se replier dans une pseudo-surdité pour ne plus affronter ses déficiences.
Intervient alors une tolérance, une compensation de l'entourage qui peut établir différents mécanismes de défense (déni, projection, minimisation, intellectualisation...) qui sont tous à considérer sans jugement. Idéalement, il faudrait établir une alliance thérapeutique avec l'entourage (parfois épuisé) pour construire la prise en charge la plus personnalisée au patient, à ses centres d'intérêts, à ses goûts.
Affaiblissement du fonctionnement intellectuel avec altération des conduites sociales, de la vie affective puis de l’état somatique.
C’est une détérioration acquise, globale, progressive, chronique et irréversible.
Fonctions supérieures : langage, raisonnement, jugement, pensée, praxie (réalisation de la gestuelle)
Démence:
- installation progressive >6 mois
- stabilité sur la journée, sommeil souvent préservé
- hallucination plutôt rares
- vigilance intacte, sauf dans les démences très avancées
Confusion:
- installation brutale (quelques jours)
- variation des troubles au cours de la journée
- hallucination fréquente, souvent visuel, onirique, complexe
- vigilance toujours perturbée
1- Démences dégénératives
Démences frontale : Alzheimer, maladie de Pick
Démences sous-corticale : chorée de Huntington, maladie de Parkinson
Démence cortico-sous-corticale : démence à corps de Lewy
2-
Démences vasculaires : artériopathie → thrombose → démence
brutale
Elles dépendent d'un état lacunaire, d'un AVC unique ou
multiple.
3- Démences mixtes = démences dégénératives et vasculaires
4- Démences secondaires :
¨ mécanique (boxeur)
¨ toxique (alcool : maladie de Korsakoff)
¨ Liée à une pathologie comme le SIDA, la SEP...
5- Démences curables
Toxique
Carentielle (vitamines B1-B12...)
Métabolique
Endocrinienne (hypothyroïdie)
infectieuses (syphillis)
· Scanner : visualise la plaque de nécrose
· Électroencéphalogramme : comitialité ?
· Test psychométrique : appréciation de la fonction cognitive
· Ponction lombaire
· Bilan cardio + bilan standard
· Sérologie, bilan hépatique, VS, T3, T4, TSH, NFS, ionogramme, CRP
« L’homme en démence […] est un riche devenu pauvre. L’arriéré a toujours été dans l’infortune » ESQUIROL, 1816
La meilleure institutionnalisation est graduelle, par un hôpital de jour (2-3x/semaine), ou par 1-2 visites de l'intitution bien avant l'admission. Cela permet une meilleure connaissance de l'entourage et du patient (habitudes, histoire de vie) pour minimiser les ruptures, et assurer une sécurité psychologique.
Prise en charge
- connaissance de la personne : habitudes de vie, ressources…
- de l’étiologie
- des troubles présentés
- des mesures de protection
- du traitement médicamenteux
Objectifs
→ Préserver la dignité, le respect
→ Assurer la sécurité de la personne
→ Maintenir les acquis, le niveau d’autonomie : travailler sur les potentiels, avant de regretter les manques
→ Considérer les souffrances morales
→ Prise en compte de la famille, de l’entourage
correction des troubles visuels et auditifs
privilégier la communication non verbale : regard, toucher, ton et rythme de la voie
écoute active, reformulation, pouvoir entendre le patient qui parle de ses pertes
utiliser des discours simples
nommer les gens (1 seule personne à la fois), se présenter systématiquement
atmosphère et ton calme, articuler lentement, phrase courte, un seul message à la fois
Finalités : relation de confiance ; la personne doit se sentir écoutée et comprise
¶ aménagement du cadre de vie : repères visuels
¶ resituer dans la journée : calendrier, horloge, climat, rituels
¶ attention : prévention des chutes et des accidents domestiques
¶ Hygiène
Aide à toilette : laisser faire le plus possible
Mains lavées avant de manger
Esthétisme : maquillage, parfum, rasage… : préserver une image qui leur ressemble
S'occuper aussi des prothèses dentaires, des ongles (pédicures à voir)
Intervention : coiffeur, pédicure, manucure ... contacter tuteur ou famille si besoin.
¶ Vêture
Être attentif aux plaisirs : choix des vêtements
Trouble de la présentation qui a plusieurs sources : vieillissement et lassitude, dépression, perte d'autonomie, apraxie, lenteur
Savoir comment sont gérés les vêtements (rythme de nettoyage, achat, réparation), adapter la quantité selon la continence, la propreté à table...
Privilégier des vêtements un peu amples, avec des Velcro plutôt que des boutons
Chaussures stables, tenant la cheville, selon les habitudes du patient aussi
¶ Alimentation
S’intéresser aux goûts de la personne
Installation
Préparation
Expliquer le contenu de l’assiette
¶ Élimination
Incontinence ? Ou désorientation spatiale, apraxie, réponse inappropriée à un stimulus non identifié...
Accompagnement aux toilettes aux mêmes horaires
: miction programmée (/2-3h selon patient à connaître)
C'est un repère supplémentaire.
¶ Mobilisation
Aménagement du cadre de vie pour faciliter l'accès, l'éclairage
Attention : rien au sol (éviter les chutes)
Repère sur les portes : employer des images ayant du sens pour le patient, voir ses propres photos (tâtonner)
Penser
aux espaces extérieurs : ombres et lumières, végétaux situant la saison,
siège, circuit de promenade, plan d'eau et poissons
Contention sur prescription médicale
médecin voit avec la famille
discussion en équipe
contre l’agitation
Pas
d'obligation légale : que des recommandations de bonnes pratiques de l'ANAES
Responsabilité d'établissement et personnelle engagée sur non respect de
ces consignes (10) d'octobre 2000 :
"évaluation, limitation des risques de la contention physique chez
la personne âgée"
¶ Sommeil
Son évaluation se fait sur 24h, pas seulement sur le sommeil nocturne (ou son absence);
- humeur, angoisse, anxiété = prise en charge de la douleur
- valorisation de la personne lors d’activités (attention : éviter la mise en échec)
- lutter contre le repli : ces patients ont une vie affective/émotionnelle longtemps préservée. En tenir compte pour entrer en relation avec eux
- prise en charge de la souffrance morale en les valorisant : activités adaptées au potentiel de chaque personne, en groupe, pour stimuler le sentiment d’utilité et de plaisir. Exemples : lecture, atelier mémoire, groupe de conversation, atelier cuisine, gym douce, jardinage, écoute musicale, organisation des fêtes, activités artistiques, activités manuelles
But : prévenir la dégradation des fonctions cognitives, fournir des
occasions de contact social, de communication. Ce sont des mobilisations de
ressource, non pas des mises en échec. On associe le plaisir, le sentiment
d'utilité, de participation à quelque chose, la baisse des tensions
émotionnelles.
Tout cela s'accompagne d'effets sur la famille ... mais aussi les soignants.
Principes : petits groupes, séquences courtes (30mn), pas trop infantilisantes
Exemples