Les Déficiences mentales

Source : 
Dr Franchineau
CAMSP Clermont-Ferrand

Document déposé Novembre 2004

Épidémiologie

Les déficiences intellectuelles profondes touchent 2,85 %o de la population et       40 000 enfants de 3 à 16 ans

Causes néonatales = 15 % 

Causes  génétiques ou anténatales = 56 %

Pas de causes retrouvées       1 fois sur 5

Historique

·19ème siècle : Esquirol

- introduit termes idiotie et arriération profonde

- notion d’incurabilité

-         concepts  de :

. retardés : développement psy. plus long

.imbéciles : moins gravement atteints

·1905 : Binet : introduit le concept d’âge mental et de Q.I

 

· 2ème moitié du XXème  siècle :  modifications et évolutions dans les définitions classiques, dans les données scientifiques et les moyens de dépistage et d’appréhension des déficiences les plus diverses. 

 

Définitions

Intelligence :

Capacité d’une personne à :

Tests d’Intelligence :

Diffèrent selon l’âge du sujet :

·  de la naissance à 2 ans: échelle de Bayley

·  de 2 ans à l'âge adulte: tests de Binet-Simon, Wechsler-Bellevue

· à l'âge préscolaire: WIPPSI

·  à l'âge scolaire: WISC III

·  chez l'adulte: WAIS-R; évaluation des conduites d'adaptation (échelle de Vineland)

 

Nécessaires pour évaluer le degrés d’un retard mental 

· = Quotient intellectuel (Q.I) : Binet (1905)

· = (Age mental / Age chronologique) x 100

· Si Age mental = Age chronol.: Q.I= 100

Classiquement, on distinguait :

L’arriération profonde:

Débilité profonde:

Débilité mentale moyenne:

Débilité mentale légère:

Positions actuelles

·  On considère qu’il n’y a pas d’arriération ou de classe d’arriération

·  Structuration dynamique et non pas fixée et figée dans le temps

 

·  Seule l’étude clinique attentive permet d’identifier les déterminants en cause :

§         organiques

§         sociologiques

§         familiaux, etc….

·  L’OMS a fixé un Q.I sup. de débilité ou de déficience mentale intrinsèque à 69 avec :

Débilité

QI 

Fréquence

légère

55-69

environ  85% des retards intellectuels

modérée

40-54

environ 12%  des débilités

sévère

25-39

 7% des débilités

profonde

< 25

 0-24% des débilités

Classification française

On parle plutôt de :

·  Déficiences harmonieuses :

§         débilité mentale simple, homogène

§         déficits linguistiques, praxiques, gnosiques

·  Déficiences dysharmonieuses :

§         insuffisances intellectuelles

§         troubles personnalité

§         troubles instrumentaux

 

·  On évoque  plus la notion de retard mental

suppression caractère péjoratif

Retard mental

QI 

Age mental

léger

50-69

      9 -12 ans

moyen

35-49

      6 - 9 ans

grave

20-34

      3 - 6 ans

profond

< 20

      < 3 ans

Séméiologie

++  Il faut du temps pour observer, évaluer et ne pas sous-estimer ou au contraire surévaluer :

·  L’altération intellectuelle

·  Les troubles du comportements

·  Les troubles psychomot. et du langage

·  Les troubles du caractères

·  Les troubles affectifs et de la vie sexuelle

Importance ++ de l’interrogatoire de la famille, rechercher l’histoire des troubles, les ATCDs personnels et familiaux.

Étiologies : multiples et variées

·   Causes chromosomiques et héréditaires et métaboliques ( Ac.Aminés, Ac.gras…)

·  Causes multifactorielles (spina bifida, malformation d'Arnold-Chiari)

·  Anomalies du crâne et de l'encéphale

·  Facteurs prénataux :

§         incompatibilité Rhésus

§         infections maternelles

§         diabète sucré, toxémie

§         toxicomanie maternelle

§         Médicaments, irradiations*

 

·  Facteurs périnataux

§         prématurité , post-maturité

§         traumatisme obstétrical

§         grossesse à haut risque

 

·  Facteurs post-nataux :

§         infections de l'enfant: méningites, encéphalites…

§         hypothyroïdie

§         traumatismes et sévices

Examens complémentaires

·   Bilans génétiques (caryotype, Xfra….)

·   Bilans métaboliques ( ac.aminés, ac.gras..)

·   Imagerie (scanner, IRM, Rx squelette,              échographies ….)

·  E.EG, E.M.G, P.E.A, P.E.S ….

·  Bilans sensoriels (ORL, Ophtalmo…)

·  Autres bilans en fonction des données cliniques

Plus la déficience intellectuelle est importante et plus la probabilité de retrouver une étiologie est grande.

 

Éléments d’une approche pratique

·   1ère étape = approche clinique

§         caractériser la maladie le mieux possible

§         envisager modes de prise en charge

§         envisager schéma global de cette prise en charge (rôle des équipes)

·   approche de la maladie (multifactorielle) prenant en compte :

§         facteurs neurobiologiques

§         facteurs sociaux : favoriser insertion sociale

§         facteurs éducatifs 

§         facteurs familiaux+++ : prise en compte de la souffrance et de la demande de l’entourage :

o       Þ dialogue++

o       soutient

o       associer les familles au travail thérapeutique

·   Environnement éducatif, scolaire, prof.

§         soutenir++ maintient milieu familial

§         C.M.P.P, C.M.P, I.M.E et I.M.Pro, C.A.T en fonction du type de pathologie

 

Prise en charge 

·   Évaluer

§         degrés dépendance

§         importance de l’altération intellectuelle

§         troubles associés

o       comportement

o       sensoriels

o       psychomot.

o       caractère

§          environnement

o       familial

o       polyhandicap

o       ect….

§         désirs et goûts du patients

§         troubles associés

·   Rencontrer le patient et sa famille

§         parfois 1er contact difficile

§         savoir donner du temps au temps

§         être a l’écoute++

·   Reconnaître

§         périodes de crises et pouvoir y faire face

§         origines des états critiques

 

·   Adapter thérapeutiques et prescriptions

§         à visée psycho.

§         anticomitiales

§         à visée métabolique

§         etc….

Au total aider le patient à retrouver une autonomie, dans un total respect de son état, de ses besoins et surtout de sa dignité d’individu.

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