Leucémies aiguës et myélopathies

Source : cours 2005

Dr Villemagne, Cancérologue, CHRU Clermont-Ferrand

Document déposé Février 2005

Hémopathie et pathologies leucocytaires

Myélodysplasies

Elles touchent essentiellement les sujets âgés et sont de plus en plus fréquentes
Groupe hétérogène de maladies liées à un dysfonctionnement de la cellules souche hématopoïétique
Ce dysfonctionnement est acquis et clonal
Anomalies quantitatives et qualitatives
L ’expression clinique et biologique est extrêmement variable d’un sujet à l ’autre
Évolution lente vers une pancytopénie mais une transformation en leucémie aiguë est également possible
Diagnostic d’exclusion: rechercher une dysmyélopoïèse secondaire (déficit vitaminique, syndrome myéloprolifératif, leucémie aiguë…)
Le traitement comporte à des degrés divers: un soutien transfusionnel globulaire et plaquettaire, des facteurs de croissances hématopoïétiques, androgènes...

 

Définition des leucémies aiguës (LA)

Prolifération monoclonale de cellules malignes du tissu hématopoïétique (blastes) bloquées à un stade précoce de différentiation, envahissant la moelle osseuse entraînant :

Classification des LA

Repose sur la cytologie, la cytogénétique et l ’immunologie

Deux sous groupes: leucémies aiguës lymphobastiques (LAL)
et les leucémies aiguës myéloblastiques (LAM)

 

Prise en charge thérapeutique des LA

A l’admission

Les greffes médullaires

Les prélèvements de cellules souches peuvent être réalisés

Les greffes se subdivisent en deux parties

L’autogreffe correspond à un soutient cellulaire médullaire après une chimiothérapie dite myéloablative

L’allogreffe a deux intérêt:

Les produits de chimiothérapie (1)

Anthracyclines: Adriamycine, Cérubidine, Zavedos, Novantrone
Risque cutané avec nécrose, cardotoxicité (évaluation systématique de la fonction cardiaque avant utilisation), alopécie

Alcaloïdes de la pervenche: Vincristine, Velbe, Eldésine
Risque cutané avec nécrose(- que les antra), neuropathie périphérique, constipation, alopécie

Melphalan ou Alkéran: IV ou per os
Toxicité principalement hématologique

Endoxan ou Cyclophosphamide
Toxicité principalement hématologique, cystite hématurique (Uromithexan au delà de 650 mg/m²)

Holoxan ou Ifosfamide
Toxicité principalement hématologique, cystite hématurique (Uromithexan quelques soit la dose), neurotoxicité (encéphalopathie)

Aracytine
Toxicité principalement hématologique, alopécie, allergique avec fièvre parfois élevé jusqu ’a 40°C et rash cutané

Platines: Cisplatine, Paraplatine, Carboplatine, Oxaliplatine
nausées et vomissements, rénale et auditive surtout pour le cisplatine

Etopophos ou VP16
Toxicité principalement hématologique, allergique avec bronchospasme

Méthotrexate
Pulmonaire (fibrose), hépatique, neurologique, muqueuse (empêche la transformation de l’acide folique en acide folinique: substitution)

L-asparaginase: Kidrolase, Erwinase, Oncaspar
Allergique, thrombotique par déficite en antithrombine III, hémoragique par CIVD (fibrinogène), pancréatite aiguë

La neutropénie fébrile

Si le taux de PNN est inférieurs à 0,5 Giga/l ou 500/mm3

Deux situations:

Evaluation de l’hémodynamique
Pouls, TA, fréquence respiratoire, saturation si possible, clinique

Prélèvements bactériologiques:
Hémocultures X 2, hémoculture KTC, ECBU, point d’entré cutané, autres sites prélevables si point d’appel

Bilan biologique:
NFP (profondeur neutropénie, besoins transfusionnels)
BC (CIVD), ionogramme avec urée, créatinine (adaptation du remplissage),
bilan hépatique (signes de choc)
+/- lactates, CRP (suivi du syndrome inflammatoire)

Antibiothérapie probabiliste:
Contre les Bg(-), car il peuvent entraîner le décès d ’un patient en quelques heures. Cibler sur un éventuelle foyer infectieux (ktc, pulm)
Si le malade est hospitalisé ou l’a été récemment: FORTUM ou TAZOCILLINE associé à un aminoside (amiklin)
Rapidement débuter l’aminoside car bactéricide en moins de 15 minutes

Traitement des défaillances et des états de choc
Privilégier le remplissage vasculaire: macromolécules (ELOHES…) maximum 1l,
puis sérum physiologique,
si absence de réponse discuter réanimation et amines

Conduite antibiotique
* 1 er épisode fébrile biantibiothérapie anti Bg(-) (cf supra)
* Si la fièvre persiste après 48 heures ou si elle réapparaît après une apyrexie: anticocci gram + (VANCOCINE, parfois TARGOCIDE)
* Si la fièvre persiste après 72 heures ou si elle réapparaît après une apyrexie: antifongique et surtout cibler sur aspergillus (VFEND, CASPOFUNGINE, AMBISOME, AMPHOTERICINE B) et demander systématique un scanner thoraco-hépatique même sans point d’appel
* Discuter à chaque étape l’ablation du KTC

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